Publics spécifiques

Les publics qui ont le plus de difficultés à accéder à la pratique sportive et de loisir retiennent particulièrement notre attention, car les connaître permet de les cibler pour créer davantage de cohésion sociale et territoriale à Tournefeuille. Quels sont-ils ?

Les publics cibles, aussi les plus sédentaires ? 

Comme nous l’avons expliqué précédemment, il y a des publics plus éloignés de la pratique physique. Nous allons maintenant nous intéresser à ces publics spécifiques de Tournefeuille en les comparant aux données du rapport France stratégie de 2018 sur l’activité physique et pratiques sportives pour toutes et tous.

– Âge : l’enfance est la période où l’on pratique davantage de sport et de loisirs → inclure toutes les tranches d’âge
– Genre: selon une enquête European Youth Heart Study les hommes et les garçons sont plus nombreux à avoir une activité physique → inclure le genre féminin
– Habilité motrice : l’habileté motrice a une relation directe à la participation aux activités physiques → inclure grâce à des espaces accessible à tous
– Statut économique et social : selon ANSES ceux qui pratiquent le moins d’activités physiques sont les plus défavorisés
 

Le but étant alors de mettre l’accent sur ces publics marginalisés de la pratique sportive pour un bien vivre ensemble et une meilleure mixité sociale. Et au regard de ces différences, nous avons axé notre raisonnement sur l’inclusivité des espaces pour ces populations.

Inégalités dans les activités physique homme/femme

On constate que les femmes font beaucoup moins de sport que les hommes→ il nous faut mettre l’accent à Tournefeuille sur les pratiques sportives féminines pour une meilleure cohésion.

Pour cela, il nous faut savoir pourquoi les femmes font moins de sport:

 
– Des pratiques proposées en club qui ne répondent pas à leurs désirs / besoins, notamment la compétition qui, pour des raisons socio-culturelles, intéressent en moyennes moins les sportives que les sportifs
 
– Plus profond et omniprésent : le sexisme → comportements des hommes lors d’activités mixtes ne les rendent pas inclusives
 
– Les hommes ont tendance à monopoliser l’espace public et ceux dédiés au sport, des espaces d’ailleurs le plus souvent pensés par des hommes pour des hommes → un masculino-centrisme qui pose problème
 
– Question de l’insécurité: dès l’adolescence, les espaces publics sont moins accessibles aux femmes, tous ne sont pas praticables par celles-ci à toutes les heures (question de l’éclairage public par exemple)

→ Selon le rapport France Stratégie, la parentalité est souvent un frein à la pratique sportive pour les adultes, l’arrivée d’un enfant signifie un emploi du temps plus chargé et une responsabilité constante. Or, cette situation est encore plus difficile pour les parents isolés qui représentent 14.4% des familles tournefeuillaises en 2017. Il faut aussi noter qu’à Tournefeuille, la monoparentalité concerne les femmes à 79%.  (selon le rapport, 85% des familles monoparentales sont des femmes seules.)

Et à Tournefeuille ?

Des tendances qui se confirment à l’échelle de Tournefeuille ou on compte bien plus d’hommes que de femmes dans les clubs et la croissance du nombre de licenciés est plus importante chez les hommes que chez les femmes. Cependant, cela ne concerne que les pratiques en club, beaucoup font du sport en dehors de ceux-ci, un phénomène plus difficilement quantifiable (surtout en ce moment), nous nous y intéresserons en phase 2.

Lien entre pratique physique et âge

Si la gent féminine représente le premier public spécifique auquel on s’intéressera à Tournefeuille, il n’est pas le seul.

Plus haut en partie 1, nous avons parlé de la surreprésentation des personnes âgées et des retraités à Tournefeuille, une information capitale car les personnes âgées sont de manière évidente celles qui ont le moins d’activités sportives.

91 % des 15-29 ans déclarent au moins une activité physique au cours des 12 derniers mois, contre 85 % des 30-49 ans, 71 % des 55-74 ans et 39 % des 75 ans et plus.

Cette tendance est générale, près de 60% des plus de 75 ans déclarent ne pas avoir eu d’activité physique durant l’année précédente, cela en raison d’une incapacité physique à pratiquer mais également d’une incapacité anticipée par ces personnes et accentuée par la peur de se blesser. Il faut aussi penser au fait que pour ces raisons, les personnes âgées ont tendance à se tourner vers des activités plus douces.

Et à Tournefeuille ? 

 Bien qu’en croissance, le nombre des + de 75 ans titulaires d’une licence sportive à tournefeuille est très restreint.

 → pour leur donner la possibilité de pratiquer, il leur faut des activités adaptées mais aussi les mettre en confiance sur leurs capacités.

Les personnes en situation de handicap

Un troisième public, les personnes en situation de handicap. Des publics très divers, autant celles et ceux en fauteuil que les malvoyants ou les malentendants par exemples

→ besoin d’activité physique comme tout le monde → espace public adapté au handicap.

Selon les chiffres de la CAF en 2016, 367 habitants de Tournefeuille seraient concernés. Un chiffre non négligeable auquel il faut y prêter attention puisque selon l’INSEE une personne en situation de handicap sur deux pratique une activité physique au moins une fois par semaine, d’autant plus que leurs besoins sont spécifiques

A Tournefeuille, la charte “ville-handicap” permet à travers la mobilisation de différents acteurs de prendre en compte ces publics → volonté de coopération → cohésion territoriale : entre les acteurs et meilleure qualité de vie

Inégalité d’accès en fonction des revenus ? 

Enfin, les personnes les plus défavorisées retiennent notre attention.

En France en 2015, 64% des cadres ont déclaré avoir pratiqué au moins une activité sportive au cours des 12 derniers mois contre 37% chez les ouvriers. Les cadres sont les plus nombreux à pratiquer une activité sportive, devant les étudiants, les professions intermédiaires, puis les demandeurs d’emplois et les ouvriers, des classes sociales “plus modestes”. Ces chiffres sont une illustration de l’idée selon laquelle les publics moins favorisés ont moins accès au sport.

⇒ pratiques relatives aux CSP (phase 2)  ⇒ penser à l’intégration de ces population pour améliorer la mixité sociale → cohésion sociale

Lien entre pratique physique et revenus

Nous pouvons observer ici, que les enfants des ménages aux revenus les plus faibles déclaraient, pour 60% d’entre eux, avoir une faible activité physique, contre 33%, pour ceux issus de ménages aux revenus les plus élevés.

On rappelle qu’un quart des tournefeuillais.e.s sont cadres mais qu’il y a aussi des catégories populaires, notamment dans les logements sociaux. Cela a aussi des répercussions sur le comportement des enfants puisque 67% des adolescents dont les parents ont des revenus élevés ont une activité sportive non-scolaire hebdomadaire contre 40% des moins aisés.

Il faut noter que ces comportements d’enfants ou d’adolescents vont avoir tendance à perdurer dans le temps, puisque selon le rapport “L’enfance et l’adolescence [sont des] périodes clé de construction du goût, mais aussi de l’aversion pour la pratique sportive

⇒ un accent à mettre sur les catégories populaires et notamment sur les jeunes

A présent, vous pouvez lire les autres leviers d’actions de la cohésion sociale et territoriale :