Marcher

Présentation

MARCHER : La marche à pied est un des principaux moyens de déplacement des habitants dans le monde, et fait partie des modes de déplacement  dits doux, avec la bicyclette, la trottinette ou le roller, par opposition aux modes de transport motorisés. Elle peut également être pratiquée en tant qu’activité sportive ou de loisir.

D’après la définition du site techno-science : https://www.techno-science.net/definition/872.html 

« Marcher est le meilleur remède pour l’Homme » soulignait Hippocrate il y a plus de 2000 ans.  En effet, la marche qui ne nécessite aucun équipement particulier répond à une grande variété d’objectifs de santé : réduction des risques cardio-vasculaires, équilibre du cerveau, régulation du poids, renforcement musculaire, etc. C’est le mode de déplacement le plus universel et comme le rappelle la définition ci-dessus, il est « le mode de locomotion naturel de l’être humain », donc à la portée de tous (hors PMR).

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), préconise un effort de 10 000 pas quotidiens, 5 fois par semaine, afin d’assurer un minimum de capital santé et de lutter contre la sédentarité. D’après le tableau d’échelle de niveau d’activité selon le nombre de pas marchés quotidiennement pour les adultes, une personne est considérée comme active et favorisant sa bonne santé en effectuant entre 10 000 à 12 499 pas par jour. 

Source : Site observatoireprevention.org, « Marcher 10 000 pas par jour ? » https://observatoireprevention.org/2018/09/17/marcher-10-000-pas-par-jour/

Bien que la marche ait connu un regain de 9% dans les villes denses de France et d’autres agglomérations telles que Clermont-Ferrand, Reims ou Valence entre 1990 et 2010, une enquête menée par l’application WeWard qui compte les pas de ses 1 million d’utilisateurs, souligne que seulement 11.5% dépassent les 10 000 pas par jour. Un palmarès des 10 meilleures villes de France a été réalisé. En tête de liste, nous retrouvons le Grand Paris où la moyenne du nombre de pas s’élève à 5 764 par jour, bien loin des 10 000 préconisés par l’OMS. Le résultat traduit un taux de sédentarité qui reste encore élevé.

Source : Site France Bleu, « Paris est la grande ville où l’on marche le plus en France »,  https://www.francebleu.fr/infos/societe/marche-a-pied-paris-est-la-grande-ville-ou-marche-le-plus-en-france-1583156686

Alors, comment atteindre les 10 000 pas quotidiens en pratiquant la marche ? 

Pour tendre vers les 10 000 pas, il suffit de reconsidérer la marche sous différents angles. 

  • La marche peut être perçue comme un loisir, c’est-à-dire qu’elle est une activité choisie et pratiquée durant son temps libre. Elle peut se traduire par des balades entre amis le dimanche, des randonnées en pleine nature ou encore des promenades citadines. 

En effet, les villes peuvent offrir des possibilités pour sensibiliser et inciter à la marche à pied. Aujourd’hui, celle-ci prend place au cœur des réflexions politiques car considérée comme un potentiel instrument de composition de la ville. L’espace public peut se voir ainsi transformé de manière ludique en utilisant les aménités urbaines ou paysagères (les murs de la ville, le mobilier urbain, etc). L’art urbain est un bon exemple, où « les marcheurs » étancheraient leur soif de culture

A Bruxelles, la culture urbaine est devenue un vecteur de marchabilité en ville. 

Source : Site en marche Belgique, « la rue au secours de l’art » https://www.enmarche.be/culture/expositions/la-rue-au-secours-de-l-art.htm?from=culture

Un design bien pensé, coloré et qui incite à la curiosité de l’art urbain. Un projet qui peut être favorable à la marche à pied puisqu’en effet, avec une succession d’œuvres d’art, le piéton peut être amené à faire le tour d’un quartier.

  • La marche peut aussi être considérée comme une activité sportive. Dans ce cas, elle est utilisée pour des questions de remise en forme et de maintien d’un bon niveau de santé. Par ailleurs, différents types de marche existent : 

La marche nordique : populaire dans les pays scandinaves elle se pratique été comme hiver. Elle consiste en une marche accélérée où les piétons se munissent de bâtons à l’image des skieurs qui ont donné naissance à cette pratique.

Au Québec, le grand défi de Pierre Lavoie a consisté à adapter cette marche à un évènement de quartier : La grande marche sous zéro.
Cette action a incité les habitants de différents quartier et même des écoles à « emboiter le pas » et ce malgré le froid.

Source : Site La Nouvelle Union, « emboitez le pas à la grande marche sous zéro », Québec Canada, https://www.lanouvelle.net/2021/02/16/emboitez-le-pas-a-la-grande-marche-sous-zero/ 

La marche afghane : Basée sur la coordination entre la respiration et les pas effectués, elle vise à améliorer sa capacité respiratoire durant l’effort physique.

Source : Blog Artderestervivant.overblog « à la recherche de l’art martial authentique (combat, santé, survie) », http://artderestervivant.over-blog.com/2019/05/la-marche-afghane.html

La marche athlétique : Souvent associée à l’athlétisme, cette marche plus dynamique et sportive que les précédentes consiste à marcher vite sans jamais courir.

Source : Site U-run, « la marche athlétique, une discipline à part entière », https://www.u-run.fr/41987-la-marche-athletique-discipline-a-part-entiere

  • Enfin, la marche peut renvoyer à un simple mode de déplacement. Par exemple, aller faire ses courses à pied, emmener ses enfants à l’école, se déplacer pour des besoins du quotidien, etc. En bref, elle peut se traduire à travers des activités quotidiennes et utilitaires. 

Toute activité liée à la marche est bénéfique, que cela s’inscrive dans les tâches ménagères (faire son ménage, se déplacer d’une pièce à une autre), les besoins quotidiens (aller acheter son pain, aller sur son lieu de travail à pied) ou de loisirs, la marche reste l’activité physique qui permet à travers des efforts même minimes au quotidien d’améliorer le bien-être. En ce sens, elle retrouve un ancrage important dans la société et les milieux urbains d’aujourd’hui.

La marche, un enjeu urbain et un objectif politique :

Cependant pour favoriser la marche, il s’agit de redonner une place centrale à celle-ci. Autrement dit, de redonner envie aux citadins de marcher par plaisir afin que cette activité physique ne soit pas perçue comme une contrainte. Comme l’ont illustré les exemples précédents, cela peut passer par de l’évènementiel ou plus simplement par la qualité des espaces urbains et ce, pour tous les publics. 

Par la même occasion, il est nécessaire d’adapter la ville à cette activité physique. La marche devient ainsi un objectif politique et un instrument de structuration pour l’aménagement urbain.  Par exemple, ralentir les vitesses des véhicules motorisés, rendre la priorité aux piétons notamment en transformant certaines rues uniquement piétonnes, gommer les obstacles (trottoirs trop étroits ou non abaissés, éclairage insuffisant, absence de siège relais pour des temps de pauses, etc). Les acteurs du développement de la ville se doivent de repenser l’espace public en plaçant la marche au cœur des préoccupations à intégrer.

Le Cerema s’est d’ailleurs engagé à accompagner les acteurs territoriaux dans le développement de ce mode de déplacement.

Par exemple, depuis la crise sanitaire de la covid 19, le Cerema s’est penché davantage sur les aménagements provisoires qui favorisent les déplacements à mobilités douces dont parmi eux, la marche.  Ces aménagements ont pour but une requalification de l’espace public grâce à des dispositifs légers, réversibles ou pouvant être améliorés. Leur pérennisation entraînera à long terme des mutations dans les pratiques mais également dans la perception de l’usage des lieux.

Ces aménagements provisoires doivent répondre à 5 principes, (selon les recommandations du guide Cerema) : 

  • Faire sûr et accessible

 (= sécurité et accessibilité des pratiques à pied et à vélo. Règle de partage et d’usage.)

  • S’inscrire dans une approche globale, intégrée, itérative

(= prendre en compte de manière simultanée piéton et vélo)

  • Mobiliser, informer, co-construire

(= capacité collective : acteur institutionnel, associatif, collectifs d’usagers…etc doivent œuvrer à un plan d’action concerté)

  • Évaluer les usages des aménagements proposés

(= analyser l’appropriation des aménagements provisoires par les usagers à l’aide de comptage, mesures de flux…etc.)

  • Tester, expérimenter, dans les règles

 (= Tester de nouvelles expériences dans le but de changer nos habitudes locales)

Également, pour susciter l’envie de se déplacer à pied, il est nécessaire de sensibiliser aux bienfaits de ce mode de déplacement. Notamment le côté environnemental et le lien social qu’elle peut apporter.

La marche à pied, respectueuse de l’environnement : 

Le développement durable qui est au cœur des préoccupations, vient lui aussi confirmer les bienfaits de cette activité physique. Peu coûteuse, inclusive et durable, la marche donne à faire évoluer les pratiques des citadins.

Ce mode de déplacement est non motorisé donc non polluant. Il n’appelle pas à l’utilisation d’un véhicule mais peut-être combiné avec d’autres modes de déplacement (vélo, trottinette, métro, etc.).
De plus, la marche permet de s’introduire dans des lieux inaccessibles à d’autres moyens mécanisés (rues étroites ou petits passages d’une ville, etc). En bref, la marche est un mode de locomotion doux, respectueux de l’environnement.

La marche à pied, vecteur de lien social : 

Une autre dimension intéressante, adossée à la marche,  est d’ordre social. Quand ils se déplacent à pied les habitants investissent les rues. Elles deviennent alors des scènes, des lieux de rencontre et de brassage (personnes âgées, adolescents, femmes, personnes d’horizons sociaux différents).  En effet, traverser une rue peut être un geste anodin, mais il permet d’aller à la rencontre de l’autre : un voisin, un ami, une connaissance. Ainsi, la marche génère de l’attractivité et donne vie à un lieu. C’est donc là un point vecteur d’animation locale, d’échanges et de rencontres permettant aussi de renforcer le sentiment d’appartenance à un quartier, une ville, une communauté. La vie de quartier est plus riche quand les rues sont animées, empruntées pour les déplacements du quotidien.

A Nantes, des entreprises ont invité leurs salariés à participer à une marche tout en soutenant une action solidaire. L’événement a permis de promouvoir la marche et de favoriser la cohésion des équipes de l’entreprise tout en sortant du contexte de travail habituel. 

Source : Site Challengecontrelafaim, « la marche à pied : une activité de team Building essentielle au bien-être », https://www.challengecontrelafaim.org/la-marche-a-pied-une-activite-de-team-building-essentielle-au-bien-etre

Quelques exemples de réalisations