Pour répondre à la commande, nous avons choisi d’élaborer notre travail en deux grandes phases. Une première phase dite de diagnostic territorial durant laquelle nous avons recensé des données quantitatives sur Tournefeuille, sur la question de l’activité physique en général. Et une seconde phase de nature plus qualitative qui consiste en une approche sensible du territoire, au travers d’une vaste enquête de terrain.
Une première phase de recherche quantitative
Période : octobre 2020 à février 2021
Nous nous sommes donc impliqués dans cette étude dès la première journée de rencontre avec Monsieur le Maire et sa première adjointe, le 25 septembre 2020, journée au cours de laquelle nous en avons aussi découvert le territoire tournefeuillais, ce qui était d’autant plus utile que nous sommes pour la plupart non toulousains.
Lors de la première phase, nous avons donc mobilisé de multiples données sur la commune afin de mieux cerner la commande et le territoire d’étude, mais également sur la question spécifique du sport-santé. Ces recherches essentiellement quantitatives ont été menées sur la base de données géographiques, statistiques et sociales, à partir du site de l’Insee mais également de lectures : les bulletins municipaux, le fil d’actualités du site de la mairie, agenda 21, ….etc. De plus, un certain nombre de lectures académiques, d’articles et d’ouvrages scientifiques sur notre sujet nous ont permis de nous approprier la commande et de constituer une bibliographie. En effet, lors du recensement documentaire, nous avons collecté beaucoup d’informations, nécessaires à la compréhension du territoire mais ne répondant pas toutes aux indicateurs recherchés. Nous avons donc procédé au tri des informations et nous avons défini des domaines à approfondir. Pour nous organiser, nous avons réalisé un rétroplanning afin de nous aider à respecter les temps de chacune des étapes de notre avancée.
Nous nous sommes appuyés sur de nombreux outils afin d’organiser notre travail : Des données statistiques, des outils informatiques, schématiques, cartographiques et des datavisualisations. Utiliser ce type d’outils de représentation nous a permis d’éclaircir nos idées et de pouvoir mieux visualiser l’objet de notre travail. Cela nous a également servi à mieux structurer et simplifier un grand nombre de données qualitatives et quantitatives, facilitant par là même la lisibilité de nos propos pour nos commanditaires.
Nous avons également effectué un travail d’observation de terrain au cours de cette première phase. L’élaboration d’une grille d’observation répertoriant tous les critères pertinents permettant d’appréhender le territoire au regard de notre sujet d’étude nous a servi à répondre à certains de nos questionnements. Au cours de nos sorties, nous avons réalisé plusieurs photographies que l’on a organisées et insérées dans une carte interactive. Cette phase d’observation a cependant été retardée et rendue plus difficile en raison de la situation sanitaire et des restrictions de déplacements qui nous ont été imposées lors du confinement, mais ce travail de terrain a été poursuivi et approfondi lors de la seconde phase de notre étude, malgré, là encore, un nouveau confinement contraignant encore une fois nos possibilités de déplacement.
Après une étape de recherches et de collectes d’informations, nous nous sommes recentré uniquement sur notre sujet, nous avons organisé des séances de brainstorming puis constitué une carte mentale afin de structurer notre recherche. Ces exercices nous ont permis de dégager les grands axes de travail à partir desquels nous nous sommes répartis le traitement en petits groupes.
Les séances hebdomadaires d’atelier avec nos enseignants nous ont enfin conduits à établir une problématique pour traiter le plus clairement possible le sujet de la commande .
“Comment la municipalité de Tournefeuille peut-elle, par l’action publique, encourager l’activité physique et de loisirs, de tous, dans l’espace public, afin d’améliorer le bien-être et la santé de ses habitants ?”.
Ce travail s’est donc organisé d’abords par petit groupe, et une harmonisation collective s’est établie en parallèle afin de rendre l’ensemble cohérent C’est ainsi qu’un plan s’est dégagé et que nous avons commencé à nous interroger sur l’organisation d’un rendu intermédiaire. 4 grandes thématique on été défini pour rendre compte de cette première phase de diagnostic territorial :
Tous les efforts fournis dans le cadre de cette première phase ont abouti à la réalisation d’un document de synthèse sous la forme d’un diaporama format PowerPoint et d’une soutenance orale que nous avons présenté à nos commanditaires, le 2 février 2021. Cette présentation nous aura également permis de recueillir le retour de nos commanditaires et d’orienter notre travail sur la phase suivante. A l’issue de ce premier temps, il est apparu un certain nombre de pistes de réflexion à approfondir lors de la seconde phase, afin de travailler sur les leviers permettant l’optimisation des espaces publics de Tournefeuille pour favoriser les activités physiques et sportives :
- Mieux cerner les pratiques de la population
- Accompagner les publics éloignés
- Limiter les fractures territoriales et sociales
- Encourager l’usage des mobilités douces et actives
Un certain nombre de questions sous-jacentes ont été prises en compte afin de poursuivre notre travail vers la seconde étape.
Une seconde phase de travail
Période : février 2021 à juin 2021
La seconde phase de cette étude s’est donc amorcée, dès février. Construite dans la continuité du premier temps de travail, l’objectif était de répondre de manière concrète aux interrogations dégagées durant la première phase.
Pour ce faire, nous avons organisé un travail d’analyse qualitative autour de grands axes bâtis sur les hypothèses de la phase 1, toujours dans le but d’identifier la façon dont la pratique de l’activité physique et sportive s’inscrivait dans les espaces publics de la commune, et les pistes d’amélioration que nous pourrions dégager. Ainsi nous nous sommes intéressés à l’analyse du réseau d’acteurs de Tournefeuille, à l’analyse des pratiques des habitants et l’analyse des espaces publics.
Nous avons également décidé d’ouvrir nos horizons et d’être en capacité de proposer des pistes d’action et de réalisation à nos commanditaires en procédant à un travail de benchmarking sur les politiques mises en œuvre dans d’autres villes et dans d’autres pays.
Tout en continuant d’enrichir notre recherche bibliographique et notre revue de presse locale, nous avons mis en place des outils adaptés à la récolte des différents matériaux.
Des outils d'enquêtes :
Un premier pan de ce travail a consisté à approfondir la démarche d’observation de terrain initié en phase 1 sur les espace publics
Celle-ci nous aura permis dans un premier temps d’identifier un certain nombre de facteurs d’aménagement limitant la pratique d’activités physiques dans les espaces publics de la ville. A partir de ces premières données nous avons choisi de restructurer la grille d’observation de terrain, en la recentrant sur trois critères d’observation transversaux, qui sont la connectivité des espaces entre eux, l’accessibilité des espaces à tous, et l’environnement. L’usage et la fonction des lieux ont également été des éléments sur lesquels nous avons porté notre regard. En outre, à la demande de la Municipalité, le choix a été fait de porter cette analyse sur deux quartiers en particulier, à savoir le centre-ville de Tournefeuille et les Quéfets.
Dans un second temps, nous nous sommes donc rendus dans chacun de ces lieux, à différents moments de la journée et selon différents parcours pour identifier les aménagements et les usages à travers cette grille de lecture de terrain. Ces observations ont été réalisées durant les mois de mars et d’avril, seul ou en groupe, en les documentant par de nombreuses photos, y compris lors de manifestations telles que le marché du dimanche matin. Nous avons également utilisé différents modes de déplacement comme la marche, la course à pied, le vélo, les transports en commun et la voiture pour pratiquer les espaces concernés et obtenir un regard relativement complet.
Dans un troisième étape, nous avons analysé les éléments relevés, puis établi un bilan détaillé et illustré de chacun des lieux.
Le deuxième outil que nous avons mis en place est une enquête par questionnaire afin de nous intéresser aux pratiques des habitants concernant l’activité physique qu’ils pratiquent.
Pour obtenir des données à ce sujet et conduire ainsi une approche plus sensible que lors de la première phase de notre travail, nous avons, d’abord, élaboré une enquête par questionnaire en ligne, interrogeant les usagers sur leurs pratiques mais aussi leurs ressentis et leurs besoins au travers de 26 questions. La première étape de ce travail a été de construire un questionnaire puis de le diffuser le plus largement possible. Le choix a été fait d’un format numérique et en ligne, car mieux adapté aux restrictions de déplacements liées au confinement, et relayé sur le site internet de la mairie mais aussi via un flyer contenant un QRcode relié au questionnaire. Nous l’avons diffusé auprès des habitants, via les établissements et structures de la ville mais aussi au gré des rencontres sur le terrain. Plus de 500 flyers ont ainsi été distribués.
Ainsi, 628 réponses ont été collectées, un nombre qui a permis de tirer des informations relativement représentatives et donc exploitables.
Enfin, nous avons développé une enquête par entretien pour approfondir notre connaissance de la situation, notamment pour mieux identifier les acteurs du domaine, leur point de vue sur le sujet d’étude et mieux apprécier leurs relations, interactions.
Nous avons identifié, lors de la première phase, que le système d’acteurs était complexe. Aussi, comprendre le fonctionnement de ce réseau, les motivations et points de vue d’élus, d’acteurs du monde associatif, d’acteurs investis dans la sphère publique et sportive sur le sujet aura permis de recueillir des données précieuses. Suite à la construction d’une grille d’entretien par thématique, puis à la réalisation d’une vingtaine d’entretiens, nous avons récolté des témoignages qui nous ont permis d’enrichir nos premières hypothèses.
Nous nous étions fixés une échéance à la fin avril pour clôturer l’ensemble de ces démarches d’enquête et d’observation, objectif qui a été tenu, malgré un contexte sanitaire qui nous a ralentis, tant en termes de visites de terrain que de rencontres avec différents publics.
Après avoir récolté tout ce matériau, nous nous sommes attelés dès le début du mois de mai à construire une analyse en croisant l’intégralité des données récoltées. Un exercice difficile, compte tenu de la richesse des données rassemblées, vous l’imaginez bien, mais qui semble-t-il, a porté ses fruits, et permis de tirer des conclusions dont nous espérons que vous tirerez profit. Le mois de mai a ainsi été consacré à l’exploitation des données et à la production d’analyses et de propositions.
En outre, afin de pouvoir vous proposer des pistes d’action concrètes pour mettre en œuvre nos propositions, nous avons complété ce travail d’analyse par un travail de documentation concernant des projets réalisés sur cette même thématique.
Le benchmarking est une technique d’analyse comparative visant à analyser les projets qui ont pu émerger dans d’autres villes ou pays et les mettre en parallèle avec nos idées. En effet, un certain nombre de projets à travers le monde répondent à des problématiques similaires à celles de Tournefeuille. Mobiliser et analyser ses références et exemples peut apporter des sources éclairantes d’inspiration à la Municipalité de Tournefeuille.
A l’issue d’un long travail de recherche bibliographique sur le sujet de l’activité physique dans les espaces publics, qui s’étale sur une période de trois mois, de février à fin avril, nous avons donc sélectionné un certain nombre de projets innovants déjà réalisés dans d’autres villes françaises ou étrangères, selon plusieurs critères
Choix du support de restitution finale :
Afin de rendre compte de notre travail, nous avons fait le choix de structurer nos productions sous la forme d’un site web que nous mettons à votre disposition. Il rassemble l’intégralité des matériaux et données de l’étude, première et seconde phases incluses. Ce choix a été fait car les contenus que nous avons produits et utilisés sont riches, denses et variés mais aussi inter-reliés, complémentaires et transversaux. Aussi, la possibilité de faire des liens entre ces contenus et d’y accéder facilement sur un support graphique interactif permet de restituer le travail d’analyse de façon plus complète, mais également plus accessible et ergonomique que s’il était présenté dans un document rédigé de manière linéaire.