L’intégration des mobilités douces à Tournefeuille

Dans cette partie nous nous sommes tout d’abord penchés sur la question du réseau de transports et les connexions à et dans Tournefeuille. Et dans un second temps nous avons voulu apporter un regard sur les dispositifs de mobilités douces à Tournefeuille. 

Le réseau et les connexions de Tournefeuille

À ce stade nous nous sommes penchés sur l’offre de transports disponibles et son articulations aux mobilités douces. Afin, d’analyser les jonctions entre les différents modes, dans le but de repérer les points forts et points faibles. 

Qu'en est-il des routes ?

     La commune est desservie par la départementale 633 (autour de laquelle s’est opéré l’urbanisation en village-rue de Tournefeuille) et de la départementale 50, qui permettent les relations de Toulouse à Plaisance-du-Touch. La commune est aussi traversée sur l’Est de son territoire par la rocade Arc-en-ciel, qui est un axe beaucoup plus récent et important, permettant des connexions rapides à d’autres secteurs de la Métropole. Comme la périphérie active avec Colomiers, Blagnac, Portet-sur-Garonne,… ou bien des quartiers de Toulouse proches comme Saint Martin-du-Touch par exemple.

     De nombreux habitants de Plaisance-du-Touch, la Salvetat ou Fonsorbes  traversent ainsi la commune afin de pouvoir accéder à ces différents axes, ce qui va engendrer par conséquent des flux et des congestions dans Tournefeuille même. 

La trame viaire de la commune de Tournefeuille

     Dans un espace public, la rue est un élément structurant de l’organisation du territoire, que ce soit par son type, sa longueur, sa largueur, ses sinuosité, ses connections,… cette dernière forme et organise la ville.

Ici nous nous sommes intéressée aux réseaux viaires de la communes qui permettent d’identifier les différents maillages du territoire.

On remarque alors que le réseau est hiérarchisé :

  • Le réseau primaire (en noir sur la carte) → qui relie Tournefeuille aux alentours.

  • Le réseau secondaire (en gris sur la carte) → tout ce qui permet la circulation interne, une circulation de plus courtes distances. 

Une des singularités de Tournefeuille, qui constitue un atout par rapport à notre étude, c’est sa trame piétonne, caractérisée par de nombreux cheminements.

Il est possible de circuler dans ces cheminement en mode actif et en mode doux (hors transports en commun) et ces cheminements facilitent la relation entre les différents quartiers de la communes, mais également des quartiers directement vers les espaces et équipements publics. Comme nous pouvons le voir dans le centre ce qui encourage la population à adopter l’utilisation des modes actifs.

Toutefois, l’irrigation de la commune par ce réseau semble présenter certaines discontinuités, telles que :

  • La pointe du quartier du Moulin-à-Vent, qui apparaît assez déconnectée notamment à cause de la rocade sous laquelle on peut passer en mode actif et doux (hors transports en commun) le long du Touch. Outre ce point, il est possible de passer grâce aux deux ponts ou au passage desservant la rocade, ce qui n’est pas sécurisé et ne favorise pas la pratique par les modes actifs.

  • Le chemin de la Peyrette attire également notre attention, car il est doté de très peu de cheminements.

Un réseau cyclable qui relit les services et équipement ?

Un autre point influence l’usage des modes doux, mais surtout des modes actifs : qu’on soit à pied, à vélo, etc., on est plus mobile qu’en voiture ou en transports en commun et c’est la raison pour laquelle nous nous sommes intéressés à l’offre de services et d’équipements de proximité, afin d’observer si ces derniers étaient bien desservis par les différents réseaux de modes actifs.

Cette carte recense donc les commerces, équipements scolaires, sportifs et de « base », tels que la poste et les crèches par exemple.

On remarque que le réseau cyclable dessert assez bien les services publics, notamment les collèges et le lycée, mais également les espaces verts et de loisirs.

Les habitants, et les jeunes en particulier, semblent incités à utiliser des déplacements actifs.

Nous remarquons tout de même certaines limite dans le déploiement de ce réseaux : comme à la pointe du quartier du Moulin-à-Vent, les écarts, mais aussi tout autour du chemin de la Peyrette.

Un périmètre de confort établie pour l'accès aux transports en communs

Toujours en lien avec le réseau, nous retrouvons un autre élément qui encourage la population, c’est la présence de transports en communs.

Nous avons trouvé sur le site de la mairie une carte du linéo 3, autour du quel s’inscrit un périmètre de confort. Nous nous en sommes inspirés pour l’appliquer à l’ensemble du réseau de bus qui dessert Tournefeuille.

  • Dans un premier temps, nous appliquons un périmètre de 400m, périmètre défini comme la distance limite confortable, qui sépare un piéton de l’arrêt bus.

    Nous remarquons alors que certains espaces de Tournefeuille semblent hors de l’influence de ce réseau comme  la pointe du quartier du Moulin-à-Vent, les écarts, Pahin et le chemin de la Peyrette.

  • Dans un second temps, nous élargissons ce périmètre à 1km, considérant que ce dernier est la limite confortable pour un.e cycliste.

    Nous remarquons alors que seul le chemin de la Peyrette semble hors d’influence du réseau.

    À noter que Monsieur le Maire a inscrit dans sa campagne en vue des élections municipale de 2020, l’idée d’une nouvelle ligne de bus dans ce secteur. La municipalité semble donc consciente de la nécessité de développer le réseau de transports en communs de la commune. 

Observer les dispositifs de mobilités douces

Nous venons de regarder ce qui a été fait en terme d’offres de transports à Tournefeuille, et plus particulièrement l’offre qui favorisent les modes actifs. Mais il important d’aller plus loin dans notre approche et pour cela nous devons pouvoir observer ce qui est fait sur la commune pour favoriser ces déplacements en mode doux.

La planification

Dans un premier temps nous devons pouvoir compter sur des documents de planification qui prennent bien en compte la relation entre urbanisme et transports, et l’importance des modes doux et actifs, comme le PLU et le PDU, par exemple.

Tournefeuille est membre du SCOT « Grande agglomération Toulousaine », qui portent une vision de développement territorial. La commune est donc intégrée dans les projets d’aménagement en termes de mobilités définies par le PDU (Plan de Déplacement Urbain) et s’inscrit dans le projet mobilités 2020-2025-2030 de Tisséo Mobilité, qui couvre l’ensemble du réseau métropolitain et dont l’un des objectifs majeurs est de mettre en œuvre des politique en faveurs des transports en commun, ainsi que la promotion des modes actifs afin de répondre aux besoins de la population.

Les aménagements

Les documents de planification jouent donc un rôle majeur dans l’amélioration de l’offre de transports et dans la réponse aux besoins. Mais à une échelle plus communale, nous remarquons que les aménagement peuvent aussi jouer un rôle, et donc inciter à la pratique physique.

En terme de sécurité ont peut retrouver : l’éclairage, les zones 20 et 30, les ralentisseurs, les passages piétons, ou bien même les potelets, qui vont faciliter l’usage d’une pratique active.

Il peut également s’agir du mobilier urbain, comme des bancs par exemple, que l’on retrouve dans la commune notamment à proximité des aires de jeux ou des arrêts de bus.

Nous avons remarquer que le dispositif des arceaux à vélo était  installée en grande proportion sur la commune, notamment à proximité des équipements sportifs, scolaires et communaux, mais aussi des commerces et arrêts de bus. Ce développement est notamment lié au projet « Duo Linéo-Vélo », afin de faciliter l’accès aux transports en commun des cyclistes, ce qui  illustre la volonté de faciliter l’usage des modes doux et donc de limiter les déplacements en voiture.

Les panneaux de signalisation de temps et non de distance sont un véritable point fort quand on est dans une démarche de promotion de l’activité physique. Car, selon une étude de l’INPES cela aurait un réel impact psychologique positif, grâce auquel on serait plus tenté de faire ce trajet activement.

Cette première étape nous aura donc permis de prendre connaissance de l’offre de transport présente sur le territoire et de poser quelques bases autour de l’articulation entre les différents modes.

Nous nous sommes ensuite intéressés aux pratiques et aux usages des tournefeuillais en matière de mobilités : Quels sont les déplacements principaux qu’ils effectuent, comment se déplacent-ils, quels usages ont-ils des mobilités actives ?