Introduction de notre étude

Nous sommes 13 étudiants de l’Université Toulouse Jean Jaurès (UT2J), encadrés par 3 enseignants-chercheurs: Cécile JEBEILI, Laurent JÉGOU et  Florence LAUMIÈRE, dans le cadre de notre troisième année de licence Géographie et Aménagement du territoire, parcours APTER (Action Locale et Projets de Territoires). Nous avons été mandatés par la commune de Tournefeuille afin de réaliser une étude sur le thème de “l’intégration de la question de la santé dans les orientations d’aménagements-équipements des espaces sportifs, de loisirs et des espaces publics de Tournefeuille”.

Il semble important de situer la commune de Tournefeuille dans son contexte territorial. La commune se situe en Haute-Garonne, dans la région Occitanie. Elle fait partie de Toulouse Métropole avec 36 autres communes. Elle s’étale sur une superficie de 1817 hectares, soit 3.97% de la surface de Toulouse Métropole, et compte 26 962 habitants depuis le recensement de 2017 avec une densité de 1483.9 habitants par km². C’est la troisième ville de Haute-Garonne après Toulouse et Colomiers en termes de population. Toulouse Métropole, quant à elle, recense plus de 746 919 habitants et sa superficie équivaut à 46 000 hectares.

En ce qui concerne la commune de Tournefeuille, et relativement aux questions d’activités physiques et sportives, il faut noter que nous intervenons dans un contexte particulier, celui de l’arrivée récente d’une nouvelle équipe municipale qui, dans la lignée de la précédente, prend très à cœur les questions relatives aux activités physiques et sportives ainsi qu’au bien être des tournefeuillais.e.s.. En effet, la commune a déjà obtenu le label Ville Active et Sportive grâce aux politiques et actions diverses qu’elle a d’ores et déjà menées en faveur du sport. On peut donner comme exemples de cet engagement la réfection récente de la pelouse synthétique du terrain de rugby, l’extension du terrain multisport des Quéfets, la construction d’un nouveau complexe de tir à l’arc ainsi que l’ambition d’être retenue comme centre de préparation pour les Jeux-Olympiques de Paris 2024, dans cette discipline. La relance des activités de l’Office Municipal des Sports est aussi un signal fort…

La commune compte 43 associations sportives pour 9200 licenciés, un nombre remarquable pour une ville de cette taille. Certaines de ces associations sont particulièrement dynamiques, notamment celle d’escalade dont la pratique à Tournefeuille est reconnue internationalement puisque la commune a accueilli en 2019 un tournoi de qualification olympique. 

La question du sport-santé dans les espaces publics est particulièrement d’actualité dans la mesure où les questions relatives à la santé publique, comme corollaire de l’activité physique, s’invitent de plus en plus fréquemment dans les débats et les politiques publiques.

Un phénomène d’ailleurs accentué par la crise sanitaire qui a d’une certaine manière agi comme révélatrice de pratiques, besoins et écueils dans certaines politiques publiques. En effet, durant les périodes successives de confinement, de fermeture des clubs sportifs et d’interdiction des pratiques sportives dans les enceintes fermées, un grand nombre de citadins ont renoué avec une activité physique de proximité et la question des espaces et aménagements praticables ou non pour ces activités a ressurgi dans le débat public.

Ainsi, selon le ministère chargé des sports, “la pratique d’activités physiques ou sportives contribue au maintien de la santé chez le sujet sain dans le cadre de la prévention primaire. Elle contribue aussi chez les personnes vivant avec une maladie chronique non transmissible à améliorer l’état de santé et à prévenir l’aggravation et/ou la récidive de ces maladies chroniques”.

Ici, nous nous intéresserons à ces pratiques dans l’espace public, défini comme  l’ensemble des lieux ouverts sans restriction d’accès, il n’y a donc pas lieu ici de fournir des questionnements relatifs à des espaces fermés, tels que des gymnases ou autres. De plus, il nous semble important de préciser que La Ramée, espace vert incontournable du paysage toulousain, ne fait pas partie de notre terrain d’étude dans la mesure où celui-ci ne dépend pas de la commune de Tournefeuille mais de la Métropole. Il s’agit en effet de l’une des quatre bases de loisirs intercommunales gérées directement par Toulouse Métropole. Cependant, les espaces verts tournefeuillais ne se limitent pas à La Ramée, loin s’en faut. Nous verrons tout au long de cette étude que la ville se caractérise par la grande richesse de sa trame verte, un élément essentiel qui constitue un atout très appréciable pour la pratique des activités physiques en extérieur et le bien être des riverains.

Pour réaliser cette étude, notre travail s’est structuré en deux grandes phases (plus de détails dans l’onglet Méthodologie) dont le point de bascule entre les deux a été notre restitution intermédiaire à Tournefeuille début février.

Tout au long de l’année le travail de terrain a néanmoins  été compliqué en raison des différents confinements, du couvre-feu et de la crise sanitaire. Cela nous a également limité dans nos possibilités de rencontres avec les habitants, notamment les personnes âgées, ainsi que dans certaines observations des espaces publics, étant donné que ceux-ci sont fréquentés très différemment comparément à l’avant-crise et que nous n’avons pas pu non plus faire des observations le soir, après la tombée de la nuit.

Pour répondre à cette étude, nous avons choisi de synthétiser et d’organiser l’ensemble de notre travail en répondant à la question suivante :

Comment la municipalité de Tournefeuille peut-elle, par l’action publique, encourager l’activité physique et de loisirs, de tous, dans l’espace public, afin d’améliorer le bien-être et la santé de ses habitants ?

La première phase (Phase 1 sur le site) a été essentiellement une phase de diagnostic territorial, en gardant comme optique des questionnements relatifs aux pratiques physiques et sportives diverses et particulièrement celles des personnes qui en sont habituellement éloignées. Pour cela, nous avons fourni un travail de collecte et synthèse de données et d’informations relatives à notre territoire ainsi qu’à notre sujet, en utilisant une grande diversité d’outils, tels que des cartes mentales, bibliographies, analyses statistiques, une carte interactive ou des fiches thématiques. Nous avons également restitué ces données sous forme de graphiques, tableaux, etc. et nous avons fourni un travail important de cartographie (v. la cartothèque). Plusieurs séances de brainstorming, nous ont permis de bien sérier la problématique et de dégager 4 entrées pour présenter les résultats du diagnostic, tout en complétant l’approche plutôt quantitative du diagnostic par des observations de terrain. La restitution intermédiaire, qui s’est déroulée le 2 février en présence du commanditaire, a consisté en la présentation d’un diaporama et d’une carte interactive que nous avions élaborée pour localiser certaines observations.

Nous avons choisi, pour restituer ce travail, de l’organiser en quatre points clés (les synthèses de ce diagnostic territorial figurent sur le site) :

La seconde phase de l’étude, dont le travail a duré de février à juin, s’est caractérisée par une approche plus sensible du territoire tournefeuillais pour y poursuivre les pistes initiées en première phase. Approfondir celles-ci, les préciser ou les infirmer, tout cela en étant au plus proche du territoire, de ses acteurs et de ceux qui y vivent en général. Tout cela, en nous posant des questions ébauchées en phase 1 telles que “quels sont les profils de tournefeuillaises et tournefeuillais possiblement plus éloigné.e.s de l’activité physique et sportive” ou encore “quels espaces sont les moins propices à ces activités et comment les rendre plus accessibles et plus inclusifs?”. Pour cela, nous avons réalisé un questionnaire en ligne nous permettant de sonder plus de 600 habitant.e.s de Tournefeuille à propos de leurs pratiques physiques et sportives. Nous avons réalisé une vingtaine d’entretiens avec des acteurs du territoire. Un  travail d’observation de terrain a également été conduit, en particulier sur les deux “espaces” auxquels la Mairie nous avait demandé de nous intéresser davantage, à savoir le quartier des Quéfets et celui du centre-ville. Pour finir nous  avons exploité ces différents matériaux afin de réaliser une analyse plus qualitative du territoire et de son profil par rapport aux pratiques physiques et sportives. C’est l’objet de la restitution finale, le 3 juin. 

Tout au long de ces deux phases de travail, nous avons produit un corpus de documents divers : cartes, graphiques, schémas, résumés grâce à différents outils ainsi qu’un glossaire, une revue de presse et une bibliographie sourcée et pluridisciplinaire de littérature scientifique et académique.

Un des résultats majeurs de ce travail consiste en la création d’un site web, facilitant l’accès à l’ensemble des informations recueillies, aux traitements et représentation des données, à nos synthèses, tout comme à des fiches de benchmarking, pouvant inspirer l’action de la collectivité dans les années à venir.

Afin de présenter notre travail de la phase 2 de la manière la plus claire possible, sur ce site web comme pour notre restitution orale du 3 juin 2021, nous avons choisi d’en synthétiser l’ensemble dans un plan tripartite :

Il découle principalement de l’analyse des entretiens conduits auprès de différents acteurs (associations, personnel technique de la municipalité, personnel politique, enseignants, maisons de quartiers…), de l’exploitation des questionnaires auprès de la population et des observations détaillées de deux quartiers tournefeuillais, tout en y intégrant notre travail de benchmarking adapté aux particularités tournefeuillaises.

Afin de débuter la lecture de notre étude, nous vous invitons à cliquer sur ce bouton qui vous renverra à la première partie de la première phase.